En tant qu'organiste titulaire à l'église du Gesu depuis 1957 jusqu'à aujourd'hui;
en tant que professeur de disciplines théoriques en 1969 au Conservatoire de Musique de la Province :
trois années à Chicoutimi puis, au Conservatoire de Montréal, jusqu'à ma retraite en 1994;
mon mari - Conrad Letendre - a eu sur ma carrière une influence incommensurable.
C'est pourquoi je veux apporter ce témoignage.
Il fut mon maître, mon maître à penser, mon compagnon de vie.
Conrad Letendre est décédé depuis 25 ans;
mais, pour moi, il est toujours vivant et ses paroles remplies de sagesse me reviennent constamment à l'esprit.
De sorte qu'il est toujours mon «guide» : il m'a influencée dans mon choix de parcours et cela
depuis le moment où j'ai fait sa connaissance (j'avais alors dix-huit ans).
J'avais tout de suite compris l'envergure de cet être exceptionnel, incroyablement généreux,
supérieurement intelligent, très original, droit comme une flèche, férocement attaché à ses principes.
Chercheur invétéré, infatiguable, il fut aussi un grand pédagogue.
Ses ouvrages sur l'Harmonie et le Contrepoint sont le fruit de longues années de remises en question.
Il a eu le courage de rompre avec l'enseignement traditionnel parce que, en bout de piste, il en voyait la nécessité.
Aujourd'hui, 25 ans après sa mort, ses ouvrages verront le jour grâce à Jean Chatillon, son disciple bien-aimé,
à qui j'exprime toute ma reconnaissance.
Aline Letendre, 3 septembre 2004
|